Les loups augmentent encore leur pression
La préfète coordinatrice du plan loup, Fabienne Buccio, a réuni le 16 mai 2025 les membres du Groupe national loup et présenté un bilan encore plus lourd de la prédation en 2024 avec près de 6 % de victimes en plus.
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Anticiper l’arrivée du loup, « en mettant en œuvre toutes les mesures permettant d’accompagner les éleveurs », tel est le message de la préfète coordinatrice du plan loup Fabienne Buccio, à l’ensemble des préfets de départements concernés par l’arrivée du prédateur, soit la plupart des départements français. Fabienne Buccio a formulé cette demande dans un communiqué de presse rédigé à l’issue de la réunion du Groupe national loup qui se déroulait le 16 mai 2025.
Une pression toujours marquée
Les loups ne laissent aucun répit aux éleveurs alors qu’ils poursuivent la colonisation du territoire. En 2024, les attaques ont progressé de 4,2 %, et les victimes de 5,7 % en moyenne sur l’ensemble du territoire. « Des résultats encourageants sont observés dans les Alpes avec une baisse de la prédation qui se poursuit, tant en nombre d’attaques (–4,9 %) que des victimes (–13 %)», s'est félicitée la préfète. Un enthousiasme non partagé par Claude Font, en charge du dossier loup à la Fédération nationale ovine (FNO). « La pression sur les exploitations de l’arc alpin est toujours aussi importante », explique-t-il.
Les chiffres attestent également de cette tension, y compris dans les Alpes. Pour les Alpes-Maritimes, département historiquement le plus impacté, le nombre de victimes, même s’il a baissé, avoisine 1 500 têtes pour l’année 2024. Dans la Région Paca, les dégâts sont par ailleurs en progression dans le département des Bouches-du-Rhône et du Var par exemple.
« La pression est telle que 48 loups ont déjà été décomptés du quota de prélèvement fixé à 192 loups pour l’année 2025, ajoute Claude Font. Nous sommes très en avance par rapport à l’année dernière. Un peu plus d’une trentaine de loups avait été prélevés seulement à la mi-mai en 2024. Comment allons-nous gérer la fin de la saison, si le quota de prélèvement est épuisé avant l’automne ? » s’inquiète-t-il. Autre chiffre en forte augmentation témoignant d’une pression importante : le braconnage qui concerne près de 20 % des loups prélevés depuis le début de l’année.
Évolutions réglementaires
Au programme de l’année 2025, la préfète a mentionné la revalorisation prochaine de l’indemnisation des pertes indirectes ; l’adoption, d’ici à l’été d’évolutions réglementaires pour faciliter la défense des troupeaux bovins dont les dommages liés à la prédation représentent désormais plus de 10 % des attaques et la révision du statut du loup, faisant suite au vote le 8 mai dernier par le Parlement européen de la proposition de la Commission européenne visant à l’aligner sur celui de la convention de Berne.
« Un groupe de travail va plancher sur la traduction en droit français sujet du statut du loup, indique Claude Font. Nous nous réunirons d’ici au mois de juin. Il faut prendre le temps de mesurer précisément les modifications et se méfier de l’effet boomerang », déclare Claude Font. Il faut bien maîtriser les tenants et les aboutissants des évolutions. »
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